Le pueblo mancomunado de Cuajomoloyas

   

Nous partons pendant deux jours à la rencontre des Zapothèques, une tribu indienne vivant dans les montagnes peuplées de vastes forêts à quelques kilomètres d'Oaxaca, par le biais du programme d'Ecoturismo mexicain.

Il existe une communauté, dans la Sierra Norte, du nom des Pueblos Mancomunados. Elle regroupe plusieurs villages autour d'un projet commun. En effet, tous les paysans bucherons vendent leur bois ensemble et les gains obtenus sont redistribués équitablement entre les villages.

Il s'agit de l'une des populations des plus pauvres du Mexique, le programme d'écotourisme auquel nous participons, leur permet de construire les routes, de financer les écoles ou encore d'avoir de l'eau potable.

Mais l'argent sert pour l'instant principalement à financer les cabañas pour accueillir les touristes. Ce sont de petites maisons confortables avec une douche, une cheminée pour se réchauffer et surtout, une vue incroyable sur la montagne et sa vallée.

Il fait froid et il pleut quand nous arrivons. Nous avons un peu de mal à nous habituer. Nous allons nous réchauffer dans un Comidor. La dame cuisine devant nous des plats typiques tels que le mole de frijoles (purée d'haricots noirs), les tortillas avec des champignons et du fromage, du riz, du cactus aux oeufs ou encore un bouillon de pâtes au poulet. Avant chaque repas, elle nous propose de boire un chocolat, un café ou un thé bien chaud réalisé avec des plantes de la montagne, accompagné del pan de los muertos (pain des morts), souvent manger pendant les fêtes de la Toussaint.

 Le matin, après un bon petit déjeuner, nous entamons une randonnée avec un des guides du village où nous nous trouvons. Nous partons de Cuajimoloyas vers le Canyon des Coyotes pour admirer la vallée depuis différents points de vue. En chemin, il nous explique les différents arbres et plantes de la région, dont certaines ont des vertus médicinales pour soigner les oreilles, le mal de ventre ou encore lorsqu'on se casse quelque chose. Il me fait également sentir une sorte de laurier. Il a la même odeur que le notre mais les arbustes sont plus petits.

Je profite d'une pause pour poser quelques questions à notre hôte, notamment concernant l'éducation et le travail de la population locale. Si depuis près de 50 ans, l'école est obligatoire au niveau primaire, c'est seulement depuis une dizaine d'année que les enfants se rendent au secondaire. Chaque village ne dispose pas d'établissement de ce niveau. Il existe donc un système de solidarité pour accueillir dans les villages principaux les enfants, afin qu'ils continuent leur scolarité. Très peu continuent ensuite dans le cycle supérieur car il faut se rendre à Oaxaca. Il y a 2 heures de route et par conséquent, les jeunes doivent trouver un hébergement sur place. Selon notre guide, il y en a très peu qui partent parce que de toute façon, il n'est pas nécessaire de faire des études pour devenir paysan, ce qui est le principal métier dans la région, soit pour cultiver le maïs, soit pour élever les vaches.

A notre retour, il fait encore froid et humide. Comme nous n'avons plus de quoi faire un feu dans la cheminée et que nos hôtes ne sont pas très bavards, nous décidons de rejoindre Oaxaca et de profiter des festivités avant de rejoindre le spot de surf de Puerto Escondido.